Réflexion- La liberté/publicité
Nos sociétés contemporaines ont énormément erroné la notion de liberté. Chacun d'entre nous est en droit de se demander ce qu'est la liberté. La liberté telle que nous la connaissons en philosophie invite à se déterminer soi-même à agir, à effectuer des choix contingents et non pas comme dans l'imaginaire collectif à faire ce que l'on veut quand on le veut.
La liberté exprime une profonde aspiration humaine, un désir d'échapper à toute contrainte ou obligation. Elle représente un idéal politique d'indépendance pour les peuples et est une exigence morale d'autonomie et de libre arbitre pour l'individu. La liberté renvoie à un questionnement métaphysique afin de déterminer qui de la liberté ou de la nécessité gouverne le monde.
La publicité fait l'objet d'un débat ardent entre partisans et détracteurs. Elle est parfois accusée de nous manipuler, d'orienter notre liberté de choix en faveur d'intérêts commerciaux. Toutefois, le constat est flagrant. Les images et les slogans publicitaires jouent ainsi un rôle dans la limitation de notre libre arbitre.
Cette dernière prétend depuis toujours informer le consommateur. Son rôle premier est de donner des informations sur le prix, les points de vente ou encore les performances d'un produit. Chacun peut donc user de sa liberté de choix en comparant les prix. Cette comparaison est rendue possible par la neutralité et l'objectivité des informations.
Cependant, dans un marché concurrentiel comme le nôtre, la publicité doit amener les consommateurs à effectuer des choix relativement prédéterminés. Le coeur de la manipulation est d'entretenir l'illusion du libre choix alors que ce dernier est en réalité véritablement orienté, voire quasiment imposé.
Il est désormais possible de faire le lien entre la publicité et la psychologie. Depuis l'adoption de cette logique concurrentielle, tous les moyens sont bons. Les stratégies sont très variées : messages subliminaux s'adressant à l'inconscient, matraquage des campagnes de masse, dénigrement de la concurrence. Tous les moyens sont bons.
Dans notre société, la publicité est omniprésente et devient la métaphore parfaite du lavage de cerveau. Le psychiatre Christophe André dénonce les dommages psychiques que la publicité peut engendrer dans la population : « l'affaiblissement des capacités de continuité attentionnelle, la dérégulation de l'autocontrôle et la réduction des temps de repos cérébraux. »
La technologie est une arme à double tranchant, elle peut être employée comme un outil, être un moyen en vue d'une fin. Toutefois, elle peut également se révéler être une arme redoutable en se retournant contre son utilisateur.
La publicité a donc énormément évolué au fil des années, passant ainsi par les journaux écrits, la radio, la télévision et même les réseaux sociaux. Ces nouvelles formes de publicité ont pu émerger grâce à des « algorithmes de recommandation », qui servent de guides aux consommateurs selon leurs goûts, leurs préférences ou encore leurs habitudes. Tel est notamment le cas chez les géants américains Amazon et Netflix.
La publicité moderne utilise un certain nombre de déterminismes, ce qui a pour effet de donner l'impression au consommateur qu'on le connait mieux qu'il ne se connait lui-même et donc de prédéterminer ses choix. Ces procédés publicitaires sont nocifs puisqu'ils nuisent à la liberté de l'Homme en l'enfermant dans ses habitudes. Cela a pour conséquence de ne plus pousser à la découverte et ainsi de se satisfaire en restant dans sa zone de confort.
Toutefois, il ne faut pas oublier que la publicité reste quand même soumise aux choix du consommateur. Ce dernier tient compte de paramètres tels que des expériences antérieures ou encore des avis externes. L'art de la publicité réside donc dans l'ambiguïté entre le déterminisme et le libre-arbitre, l'aide au choix libre et la détermination du choix.
Chers égarés, je vous invite en ouverture de cette lecture à réfléchir au sens de la phrase
suivante issue de L'Ethique de Spinoza : « Les hommes se croient libres pour cette seule cause
qu'ils sont conscients de leurs actions et ignorants des causes par où ils sont déterminés. »